Corps

Doctorant

Thèmes de recherche

  • Histoire (contemporaine/immédiate/temps présent), anthropologie / géographie critique & sciences politiques
  • Aire(s) géographique(s) travaillée(s) : Guyane française, plateau des Guyanes, région amazonienne et caraïbes
  • 5 mots clés de la recherche : colonisation technologique ; colonisation de peuplement ; spatialité (régime technoscientifique) ; aménagement du territoire outre-mer (infrastructures terrestres, bases spatiales) ; modernité/colonialité/cosmocide ; théorie(s) du développement (et économie de la dépendance)

Activités / CV

Sujet(s) de recherche :
L’intitulé provisoire de la thèse est « La base de quoi ? L'enclave territoriale du centre spatial de Kourou en Guyane française à l'épreuve du récit de la modernisation de l'outre-mer (1962-2017) ». Le sujet s'inscrit dans les recherches sur l’espace caribéen et guyanais à partir des problématiques coloniales liées aux nouvelles approches environnementales et aux effets des grands projets d’aménagement, des grandes infrastructures humaines sur les équilibres « éco-sociologiques ». La thèse porte sur la « colonisation technologique » de la Guyane au travers de l’installation de la base spatiale et de la ville nouvelle de Kourou (settler colonialism) envisagée comme une forme singulière d’emprise sur le « territoire » et « l’environnement ». L’installation du centre spatial et de la ville nouvelle de Kourou est peu documentée en rapport avec leur "emprise" sur le "territoire" et les représentations qu’elle font naître au cours du processus qui place la Guyane à une nouvelle étape de l’entreprise coloniale et du gouvernement des populations par les "technosciences". Le projet entend aussi documenter les formes d’occupation visibles et invisibles, humaines et non humaines, anciennes et présentes sur le territoire dans un contexte où la "technoscience" et l’exploration spatiale portent une vision inédite de la colonisation. L’objectif de cette thèse est ainsi de montrer comment cette implantation ex nihilo peut s’interpréter comme une nouvelle composante de l’entreprise coloniale, une nouvelle forme « d’extractivisme », sans minerais à extraire, sans plantations à exploiter mais qui fait de l’espace guyanais, un espace « disponible », rendu vierge et mis à disposition de l’empire technologique .L’hypothèse défendue est celle d’un univers guyanais dont la composition déjà fragile à partir des autres strates coloniales, en vient désormais à être « satellisé » autour de la base spatiale qui soumet les modes de vie, les pratiques sociales et culturelles, les usages environnementaux à de nouvelles exigences, selon le principe même de la colonialité (A . Quijano). Cette recherche se construit à la croisée de plusieurs approches disciplinaires et perspectives théoriques, histoire environnementale, histoire et sociologie des sciences et techniques, géographie critique et anthropologie de l'espace, histoire et anthropologie coloniale/post coloniale/décoloniale, sciences politiques (état et pouvoir dans les outre-mer).