Décembre 2015 : CARAVELLE n°105

Cuba, cultures contemporaines

Publié le 7 janvier 2016 Mis à jour le 13 janvier 2016

Coordonné par Sylvie Mégevand

Ce dossier thématique « Cuba, cultures contemporaines », coordonné par Sylvie Mégevand, a permis aux auteures, cubaines et françaises cubanistes, de cerner diverses expressions culturelles très récentes de Cuba, alors que les effets de la crise économique, morale et intellectuelle de la « période spéciale en temps de paix » sont toujours perceptibles et que de nouveaux bouleversements s’annoncent, via le rapprochement avec les États-Unis.

Ces circonstances particulières ont permis d’organiser cette étude dans une triple perspective, introduite par un prologue : dans le premier volet, « Les paradoxes culturels de la période spéciale », Luisa Campuzano Sentí évoque le passé récent et le présent de la Casa de las Américas, dont elle est l’une des dirigeantes, emblématique institution intellectuelle et éditoriale née de la révolution de 1959, qui a dû et su s’adapter aux aléas de l’histoire. Sylvie Mégevand analyse l’évolution de la revue Opus Habana, organe du discours urbanistique de l’Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana, qui restaure la Vieille Havane. Sylvie Bouffartigue étudie les carnets que l’universitaire française Wanda Lekszycka a rédigés depuis les débuts de la révolution et cerne l’évolution de son point de vue au fil du temps.

Dans le deuxième volet, « Des voix créatives multiples », la poétesse cubaine Nancy Morejón mène une réflexion esthétique sur l’œuvre du sculpteur Agustín Cárdenas ; son point de vue est aussi une méditation sur le « discours antillais ». Elle a également confié à Caravelle plusieurs poèmes inédits en France, qui figurent dans la section « Mélanges » de ce numéro. Sandra Monet-Descombey Hernández se penche sur l’expression poétique et identitaire féconde de l’écriture afro féministe à Cuba à partir des années 2000.

Dernier volet du dossier, « L’exil : vers une autre transculturation », se consacre à la création littéraire produite hors de Cuba. Michèle Guicharnaud-Tollis y étudie la richesse et la complexité du décentrement : les voix plurielles des romanciers exilés renouvellent paradoxalement l’image de l’île et la diffusion de la culture cubaine dans le monde.
 

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